Pour estimer la quantité de crédits carbone (Label Bas Carbone) qu’une forêt peut générer, nous commençons par identifier les surfaces des peuplements éligibles à notre méthodologie. Nous procédons ensuite à des inventaires sur le terrain pour déterminer les volumes de bois par essences et catégories de diamètres. Ces volumes nous permettent alors de calculer la quantité de crédits carbone qu'un projet peut générer. Cette quantité correspond à la différence de tonnage de CO2 stocké en forêt entre un scénario de récolte des peuplements éligibles et une gestion qui maintient ces peuplements. C'est cette différence entre les deux scenarios qui génère de l'additionnalité et donc des crédits carbone. Les inventaires de terrain sont renouvelés tous les cinq ans pour s’assurer que l’engagement de conservation des volumes de bois pris par le propriétaire est bien respecté. La méthodologie de génération de crédits carbone a été approuvée par le Ministère de la Transition Écologique.

Nous prenons en compte le carbone forestier stocké dans le bois des arbres : tronc, les branches, les racines. Le carbone forestier est mesuré par des inventaires statistiques (placettes). Les arbres captent du CO2 et le carbone est durablement stocké dans le bois tant qu'il n'est pas dégradé.

Mesurer la biodiversité et l'eau reste un exercice délicat et les résultats des inventaires d'espèces peuvent fluctuer en fonction des années ou même des saisons. C'est pourquoi, La Belle Forêt a décidé de prendre en compte les actions en faveur de la protection de la biodiversité et de la préservation de l'eau mises en oeuvre dans les forêts. Pour cela, nous évaluons la gestion forestière selon vingt critères également appelés co-bénéfices : présence de bois morts, nombre d’arbres réservoirs de biodiversité, travaux sylvicoles en faveur de l’adaptation, degré de mélange des plantations, actions en faveur des zones humides ou des milieux ouverts de type landes, actions spécifiques en faveur de certaines espèces…Ce score est l‘indicateur de qualité des crédits carbone.

La majeure partie de la biodiversité forestière dépend des vieux arbres et des arbres morts. Or, la sylviculture, qui répond avant tout à des critères d’usage du bois et de sa transformation, conduit à récolter les peuplements très jeunes, bien avant les stades ultimes du cycle forestier. Pour favoriser la présence de nombreuses espèces, il faut donc augmenter la proportion de gros bois, maintenir plus de bois mort sur pied et au sol, conserver des arbres présentant trous ou fissures et préserver des ilots laissés en libre évolution (sans intervention). Par ailleurs, il faut limiter les multiples agressions qui participent au recul de la biodiversité : limiter l’usage des pesticides et proscrire les insecticides qui détruisent la chaîne alimentaire, interdire le nourrissage des sangliers qui traquent sans relâche la microfaune du sol : insectes, amphibiens, reptiles, micromammifères, nid d’oiseaux. Des actions plus spécifiques comme l’instauration de zones de quiétude pour les grands rapaces par exemple ou le maintien des landes et clairières favorables à des espèces spécialisées peuvent être nécessaires dans certains massifs. Enfin il faut mettre en place des actions pour préserver l’eau en forêt ou encore lutter contre les espèces invasives.

Du fait des activités humaines, la biodiversité subit de multiples agressions et les changements climatiques, qui sont d'origine anthropique, ont eux-mêmes un très fort impact sur la biodiversité. Or, la dégradation de la biodiversité et la destruction du vivant en général ont aussi en retour un impact sur le climat. Un exemple : des forêts dégradées sont moins efficaces en termes de stockage de carbone et donc d'atténuation des changements climatiques. A l’inverse, une forêt très diversifiée avec une riche biodiversité est une forêt plus robuste pour résister aux perturbations liées au changement climatique et qui continuera à stocker du carbone. La crise climatique et la biodiversité sont donc intimement interconnectées. Ce n’est pas nous qui le disons, mais les experts du GIEC et de l’IPBES ! Aussi nous avons décidé de donner à la biodiversité un rôle majeur dans la notation que nous effectuons de chaque forêt. Nous proposons donc aux entreprises non pas des crédits carbone seuls, mais des crédits carbone vertueux car à impact biodiversité.

Tous les projets de La Belle Forêt sont vérifiés et certifiés par les DREAL (Direction Régional de l'Environnement de l'Aménagement et du Logement) et par le Ministère de la Transition Écologique.

La large majorité des fonds revient au propriétaire forestier et finance la séquestration carbone ainsi que les actions prises pour adapter sa forêt aux changements climatiques et protéger sa biodiversité. La Belle Forêt utilise une partie des fonds pour couvrir les coûts de mesures en forêt, de vérification et de certification ainsi que ses frais de fonctionnement et commercialisation des crédits carbone.